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Hinahon
view post Posted on 21/6/2009, 14:37




Placebo a dépensé tout le fric des Spice Girls
Musique | Le groupe sort un 6e album. Rencontre avec Brian Molko.

Placebo. Le combo de Brian Molko (au centre) fait peau neuve. «Notre marge de manœuvre était réduite. Nous étions au Canada sans label, comme devant une immense page blanche.»

«C’est de la codéine?» Promis juré, Brian Molko a calmé le jeu niveau narcotiques et excitants. Mais le chanteur de Placebo, à Zurich pour évoquer le nouveau disque du groupe, reste vigilant dès lors qu’un sachet d’antidouleur tombe sur la table de l’interview. Il retourne le médicament sous tous les angles puis, constatant d’une voix docte l’absence de la substance opiacée, repose l’emballage avec un rire aigu.

Quinze ans après sa formation, le groupe assure être devenu adulte. Molko, qui jouait à fond sur les codes du rock glam à la Bowie, en a gardé quelques tics de dandy scandaleux. Mais force est d’admettre que le chanteur de 36 ans paraît mieux amarré que lors de ses débuts. Peut-être à cause d’une année 2007 à risques, qui laissa courir des rumeurs de dissolution.

Ces mois passés, l’existence de Placebo fut-elle en danger?

Nous n’avons jamais eu l’envie d’arrêter. Simplement, nous ne pouvions pas continuer dans l’atmosphère qui existait alors, lourde, sombre. Stefan (ndlr: bassiste) et moi avons dû prendre des décisions difficiles pour retrouver l’envie de jouer.

Vous sortez votre 6e disque en indépendant. Par dépit ou par choix?

Un peu des deux. Les majors ne sont plus ce qu’elles étaient. On a eu du bol, on a signé chez EMI en 1996, au moment où les Spice Girls sont devenues énormes.

Elles ont fait énormément de fric et on a tout dépensé! Puis les comptables sont devenus patrons des maisons de disques. Maintenant, on essaye de travailler avec des gens pour qui le rock n’est pas un boulot.

Placebo se sentait oppressé par une major?

Il fallait justifier constamment nos choix. Nous avons gagné en liberté et en responsabilité: l’enregistrement de cet album fut très discipliné. Notre marge de manœuvre était réduite. Nous étions au Canada sans label, comme devant une immense page blanche.

Des fans enamourés font le pied de grue devant l’hôtel. Vous sentez-vous proche de votre public?

Ils me font un peu peur! Cette si grande passion envers le groupe, ça me fout les jetons. J’ai parfois envie de prendre les fans par les épaules et de les secouer.

A 36 ans passés, ne craignez-vous pas de rester prisonnier de votre image de jeune homme accroché à son spleen?

J’ai lu une théorie sur Michael Jackson: le développement émotionnel s’arrête au moment où on devient célèbre. Jackson est resté à l’âge de 10 ans dans sa tête. Moi, ça a dû se bloquer sur 22 ans. Je vis bien avec ça. Le spleen est toujours présent, et c’est un des thèmes de l’album: choisir de se perdre dans l’ombre ou faire des efforts pour trouver un équilibre dans ta vie.

Vous-même, qu’est-ce qui vous a aidé à trouver votre équilibre?

Mon enfant. Il a presque 4 ans. Ça change tout. Pour moi, c’est moins facile de partir en tournée et de l’abandonner, mais lui, il le gère bien!

❚ «Battle for the Sun», Placebo, Pias.
 
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