| Placebo revient à Arras mettre 20 000 spectateurs en transe
dimanche 05.07.2009, 04:47 - La Voix du Nord
| MAIN SQUARE |
Énorme. Comme la chanteuse de Gossip. Qui descend dans le public faisant fi des barrières de sécurité. Et embrasse la foule... Sans faire semblant. Comme l'énergie de Kaiser Chiefs, qui donne l'irrésistible envie de sauter à pieds joints. Comme les trésors de styles des uns et des autres, pas toujours de bon goût. « Rock » tatoué dans le cou, toiles d'araignée aux oreilles, ou manteaux noirs par trente degrés... Rock and roll. Et Placebo. Géant. La troisième soirée du Main Square, qui a réuni quelque 20 000 fidèles, était un petit moment de bonheur atomique. Sans doute la plus réussie.
PAR SARAH NICOLLE
Au premier rang, écrasés contre les barrières, les fans. « Brian Molko », écrit au khôl noir sur le torse. Ils portent haut les couleurs du groupe. Cheveux corbeaux et vestons noirs, bustier rouge et jupon au pied, à l'effigie du chanteur, se croisent sur la Grand-Place.
« Placebo et moi, c'est une longue histoire d'amour. Je les ai suivis pendant leur tournée en Europe. Je les ai vus peut-être seize ou dix-sept fois peut-être. Il y a encore un mois, j'étais avec eux. » Carie est venue de Tournai, en Belgique, pour voir son idole. À 43 ans, débardeur rose et petite jupe bien comme il faut, elle hésite un peu à se scotcher à la scène. Mais quand même. Boucles toiles d'araignée pendues aux oreilles, Tiphanie, 16 ans, a été initiée par sa soeur. « Elle les a vus, ici, à Arras, il y a cinq ans. Elle a adoré. Elle m'a convaincue !
» 22 h 10. Guitares sombres, Sur les écrans digitaux, au fond de la scène, « Placebo », en lettres rouges, se détache, En dandy torturé, le fameux Brian Molko prend le micro devant une place noire de monde. « Mes frères et mes soeurs, nous sommes Placebo »,pose le chanteur, comme sorti d'un autre siècle. Tout un genre.
Il attaque sec, avec les premières chansons de son dernier album, sorti en juin. Seuls les initiés connaissent. Peu importe. Avec Battle for the sun, le public oscille en rythme. « Découvrir en live le dernier album, c'est le top », s'égosille Mathilde, 25 ans.
C'est là que démarrent les tubes. Sleeping with ghosts, acclamé par les festivaliers. Every me and every you, puis Special needs, la Grand-Place est en transe. « Et oui, ça reste Placebo... » sourit Quentin, jeune Lillois, en sautillant sur place. Du grand rock. Des chansons aux arrangements soutenus pour prendre le public. Une voix inimitable. Dommage que Brian Molko a magistralement snobé la presse quand il s'est agi de lui arracher un mot. Ah, ces stars... •
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